ARTICLES AVEC LE TAG : "renaissance"



14. mars 2016
Frémissement. Une sorte d'urgence m'éveille. Le matin a éclairci notre chambre. La maison est silencieuse. Je sais Fleur dans la chambre à côté, je devine Lou appelé par le soleil et le jardin. J'ai 65 ans aujourd'hui et je me reconstruis ! Mon corps se rassemble, la sève recommence à circuler. Dehors le soleil bourdonne déjà. Se lever, tout en fluidité, ne pas oublier les os fragiles, le dos meurtris. Fleur m'appelle pour un vrai baiser de tendresse. Puis descendre doucement les...
10. mars 2016
Les giboulées de mars succèdent à celles de février. La terre dégorge son trop plein d'eau en flaques boueuses où se reflètent les troncs et les branches élancées des chênes devant la maison, et la voiture du facteur s'enfonce un peu plus chaque jour, laissant derrière elle ses grasses empreintes de pneus. Mais dès qu'un raie de lumière transperce la grisaille, les oiseaux s'égosillent dans les fourrés et les fleurettes percent la terre d'indigo, de violet ou d'or, et jaillissent...
25. février 2016
Quelques gouttes de soleil entre des rayons de pluie. Ainsi je suis, petite bestiole que la fin de l'hiver endort parfois et que les prémices du printemps titillent ! Un vieil étang 古池や Une grenouille saute 蛙飛びこむ Le bruit de l'eau 水の音 Bashō (Japon XVIIᵉ siècle) Hier, juste après le repas de midi, Lou et moi sommes sortis prendre l'air du temps. A peine le seuil de la maison franchi, nous avons entendu les "krooooh" puissants des grues cendrées qui passaient...
22. février 2016
Avant, tout me semblait lié, solidement lié : dans cette mer intérieure dont mon corps est baigné, chaque îlot, chaque courant, chaque grain de sable, chaque goutte d'eau remplissait son office... Sang, Vaisseaux, Ruisseaux coulaient de source. Maintenant je contemple une mer déserte, étale, grise. Tout semble sale, mort, vidé. Des ombres d'îles mornes où l'eau ne fait que glisser et s'écouler sur des roches nues. Le sel de la vie semble avoir disparu.
14. février 2016
Depuis plusieurs jours, il pleut. Parfois l'averse est si dense et brutale ! Les gouttes crépitent sur la fenêtre et plus encore sur la lucarne au-dessus de l'ordinateur où j'écris et d'où je vois le ciel défiler en lourds et gros nuages joufflus ou légers moutons blancs et gris sur des coins de ciel bleu. Parfois c'est une ondée, à petits pas menus qui danse sur la vitre. Parfois l'eau coule comme une douche tiède, rideau d'eau ininterrompu, sans violence, sans ardeurs. Puis un rayon...
08. février 2016
Aujourd'hui, c'est le Nouvel an asiatique : nous entrons dans l'année du Singe de Feu. Le Feu, je l'ai en moi et il me brûle ! Je me consume littéralement. Le Singe, imprévisible et capable de tout, peut me tirer de ce mauvais pas, ou m'enfoncer un peu plus dans ce cloaque où je m'englue depuis un an. C'est après avoir réussi, non sans mal, à chasser le Crabe que mon corps a pris feu !