ARTICLES AVEC LE TAG : "humeur"



26. mars 2016
Un grand soleil coiffe toute la colline. Le printemps est bien là. Tout ici le raconte. Mon petit érable du Japon déplie ses feuilles bordées d'orange. Je voudrais me sentir légère, me griser d'air frais, de champagne et de vin ! Boire et être grise ! D'un beau gris, rosé ou bleuté. Je voudrais savoir que le Monde va bien, ou pas trop mal. Mais des vagues de fond nous ramènent chaque jour les malheurs de ce Monde, dans des filets trop pleins, trop lourds. Bruxelles, la belle, vient...
10. mars 2016
Les giboulées de mars succèdent à celles de février. La terre dégorge son trop plein d'eau en flaques boueuses où se reflètent les troncs et les branches élancées des chênes devant la maison, et la voiture du facteur s'enfonce un peu plus chaque jour, laissant derrière elle ses grasses empreintes de pneus. Mais dès qu'un raie de lumière transperce la grisaille, les oiseaux s'égosillent dans les fourrés et les fleurettes percent la terre d'indigo, de violet ou d'or, et jaillissent...
22. février 2016
Avant, tout me semblait lié, solidement lié : dans cette mer intérieure dont mon corps est baigné, chaque îlot, chaque courant, chaque grain de sable, chaque goutte d'eau remplissait son office... Sang, Vaisseaux, Ruisseaux coulaient de source. Maintenant je contemple une mer déserte, étale, grise. Tout semble sale, mort, vidé. Des ombres d'îles mornes où l'eau ne fait que glisser et s'écouler sur des roches nues. Le sel de la vie semble avoir disparu.
14. février 2016
Depuis plusieurs jours, il pleut. Parfois l'averse est si dense et brutale ! Les gouttes crépitent sur la fenêtre et plus encore sur la lucarne au-dessus de l'ordinateur où j'écris et d'où je vois le ciel défiler en lourds et gros nuages joufflus ou légers moutons blancs et gris sur des coins de ciel bleu. Parfois c'est une ondée, à petits pas menus qui danse sur la vitre. Parfois l'eau coule comme une douche tiède, rideau d'eau ininterrompu, sans violence, sans ardeurs. Puis un rayon...
11. février 2016
Je suis encore en vie, et cela n'en finit pas de m'étonner. Comment mon corps peut-il supporter tout ce qu'il supporte ? A peine extirpée péniblement d'un cancer (du sein) j'ai immédiatement plongé dans les eaux troubles et troublées d'un empoisonnement total causé par les traitements "normalisés" de ce cancer, un peu trop avancé certes, mais non métastasé et somme toute "banal" puisqu'il existe un protocole prêt à l'emploi que l'on ose qualifier de "personnalisé".